Alexandrie, pierre d’aimant – Ed. L’Harmattan,2009
Le choix de quatre familles juives au début du XXème siècle.

Une belle assistance accueillait ce jour là Mme Frédérique Banoun, venue spécialement de Rome pour présenter son livre. Elle était accompagnée de divers membres de sa famille, dont sa fille Michaëla qui l’avait vivement encouragée dans le projet de l’ouvrage.
Pour évoquer la ville d’Alexandrie, Frédérique Banoun a fait un choix singulier, émouvant et extraordinaire : celui de remonter à ses grands-parents – natifs de Janina, de Meknès, de Smyrne et Livourne – qui avaient choisi d’immigrer dans cette ville entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème. En fait, ce sont eux les quatre héros du livre.
Pour restituer l’histoire de ses grands-parents, Frédérique Banoun a mené une véritable enquête qui l’a amenée bien souvent à se rendre dans les villes d’origine : Janina et Meknès, ainsi que Smyrne et Livourne qu’elle connaissait déjà. Elle restitue avec minutie l’histoire de chacun d’eux et le cadre dans lequel ils ont vécu avant d’être attirés par cette « pierre d’aimant » que fut pour eux Alexandrie et de fonder une famille.

Dans sa belle conférence l’auteur évoque largement ce que représente, pour elle, Alexandrie : hospitalité envers les étrangers (et notamment les juifs), largeur d’esprit, ouverture à toutes les nationalités et toutes les religions. Elle évoque les grands brassages que nous avons connus dans les écoles. Dans la plupart d’entre elles, c’était la langue française qui prédominait.

Frédérique quitta l’Égypte en 1961 après y avoir enseigné pendant quelques années. Curieusement, elle y a laissé son père et sa mère qui n’ont jamais voulu quitter la ville.
Retournant à Alexandrie pour une première fois, 25 ans après son départ, elle nous dit sa surprise devant les changements et un certain délabrement des lieux. Depuis, elle y est revenue plus d’une fois et dans le contexte d’un accident familial qui leur était survenu (lié a l’Alzheimer de son époux), elle souligne un fait permanent : « la bienveillance, l’humanité et la disponibilité des égyptiens ».
Soulignons la présence ce jour là de Madame Luisa Bartorelli, présidente de l’Association Alzheimer, qui nous parla de la grande contribution de Madame Banoun en tant que rédacteur en chef de la revue de l’Association et auteur d’un livre important évoquant la maladie de son époux.
Ce fut un grand plaisir de recevoir et de faire connaissance avec Madame Frédérique Banoun que nous remercions encore chaleureusement.