Les juifs d’Égypte
Texte d’André Cohen
Voici une immigration certainement faible par rapport à celles qui ont été évoquées précédemment et qui n’a pas fait parler d’elle. Il s’agit de l’immigration des juifs d’Égypte : ils sont arrivés en France en trois vagues successives, en 1948-1951, en 1957 et en 1967-1973. Cela à la suite des guerres entre Israël et l’Égypte. Les juifs, minoritaires en Égypte, ont dû quitter le pays soit de leur plein gré, soit expulsés s’ils étaient de nationalité étrangère, soit déchus de leur nationalité égyptienne, s’ils avaient réussi à l’avoir, sans parler de ceux qui, bien que nés dans le pays, n’avaient pas la nationalité égyptienne et étaient considérés comme « sujets locaux » et qui constituaient la grande majorité d’entre eux. Il s’agit d’une immigration politique et non économique, la plupart d’entre eux n’envisageaient aucunement de quitter l’Égypte avant d’y être contraints en 1957, où ils sont expulsés en même temps que d’autres communautés, uniquement en tant que juifs. Avant cette date, certains juifs ayant suivi des études en France s’y étaient installés et, durant la guerre de 1939-1945, plusieurs d’entre eux ont été exterminés par les nazis. D’autres ont combattu à titre de volontaires dans l’armée de la France libre et ont fini par s’établir en France une fois démobilisés.