Rencontre avec Olivier Poivre d’Arvor autour d’ « Alexandrie Bazar- Le Roman D’une Ville » Édition Mengès 3ème trim. 2009.
Quand un nouveau livre parle d’Alexandrie, nous n’allons pas bouder notre plaisir, d’autant plus que l’auteur Olivier Poivre d’Arvor connaît si bien et adore cette ville, ayant été, pendant plusieurs années, directeur du Centre Culturel Français à Alexandrie.
C’est un livre luxueux – presque un livre d’art – abondamment illustré, qui évoque, comme dans un bazar, une foule de choses très diverses concernant la ville.
Pour l’auteur, il y a trois Alexandrie dont il est totalement amoureux : la ville éblouissante de l’antiquité, capitale des Ptolémées, à la bibliothèque gigantesque et universelle. La ville cosmopolite des années 1850-1950, qui fut à la fois celle de Laurence Durell, mais aussi celle où nos grands-parents et nos parents ont vécu ; et enfin la ville égyptienne redevenue – selon M. Poivre d’Arvor – attirante grâce à ses grandes découvertes archéologiques et à sa nouvelle et majestueuse bibliothèque, située face à la mer, qui ambitionne de perpétuer l’esprit universel d’autrefois.
Ce qui est très touchant, c’est que l’auteur nous emmène dans ses déambulations à travers la ville, en passant de rencontres diverses aux visites et aux plaisirs gustatifs.
Un chapitre important (corps étrangers dans une ville-monde) évoque les communautés étrangères de l’Alexandrie cosmopolite : communauté italienne, grecque, arménienne, juive et syro-libanaise. Il consacre plusieurs pages très touchantes à la communauté juive ; il évoque les grandes familles : de Menasce, Aghion, Adda, Ghébali, Rossano, Rolo, Tuby et Tolédano ; Il a longuement visité la synagogue Eliahou Hanabi à l’époque ou M. Clément Setton était le Président de la Communauté. Il a rencontré Joe Harari et « la chère Lina Mattatia ». Il s’est ému de sa rencontre avec les pensionnaires israélites de la Maison des Vieillards.
Quoi de mieux, pour souligner son attachement aux juifs d’Égypte que de reproduire quelques lignes de son livre : « Je ne sais complètement expliquer pourquoi cette disparition des juifs d’Alexandrie provoque en moi un tel frisson. Je suis effrayé à l’idée d’avoir assisté, en direct, à la fin d’une pareille histoire, à la mort, un par un, de chaque membre de cette communauté, dans une forme d’indifférence générale. Rapporté à la contribution de cette communauté au développement de la ville, le silence qui entoure cet effacement absolu est d’une implacable violence ».
Et le message essentiel qu’Olivier Poivre d’Arvor nous délivra durant cet après-midi, est d’inciter notre association et l’assistance à faire connaître par tous les moyens ce que fut la richesse de cette communauté et son apport à la ville d’Alexandrie. Il suggère de continuer à organiser des conférences, de susciter des écrits, d’organiser une ou plusieurs expositions. Et pourquoi pas à Alexandrie, à la Bibliothéca Alexandrina ? Il nous encourage à solliciter ses conseils, si nécessaire.
Après le pot amical et les dédicaces, l’assistance quitta la salle à regret.
Merci Olivier Poivre d’Arvor ! A bientôt
Joe Chalom.
Olivier Poivre d’Arvor, diplomate, philosophe et voyageur passionné a été directeur de l’Institut culturel français d’Alexandrie. Il est aujourd’hui directeur de Culturesfrance.