Association pour la Sauvegarde
du Patrimoine Culturel
des Juifs d’Égypte

06/04/2010 – Colette Fellous

Colette Fellous – écrivain, productrice de radio et éditrice – a été interviewée par Paula Jacques pour nous présenter son nouveau livre « Pour Dalida », paru le 3 mars 2010.

Colette Fellous - Pour Dalida

Pour Dalida, Romance (Ed. Flammarion)

Parlant de sa propre enfance méditerranéenne, Colette Fellous dit la jeunesse égyptienne de Dalida, les rêves de paillettes et de cinéma. Elle donne ici un magnifique portrait croisé de Dalida et de sa mère, avec qui elle vécut mille heures complices de gaieté et de découragement, de danses improvisées et d’airs fredonnés : un texte poétique, inspiré et vif, personnel, humble et poignant.

Ce 6 avril 2010, nous eûmes le grand plaisir de recevoir la journaliste et écrivaine Colette Fellous, interviewée par son amie Paula Jacques productrice à France Inter et écrivaine. Entendre parler de Dalida nous émeut à plus d’un titre : elle est comme nous native d’Egypte et elle évoque une partie de notre jeunesse.

D’emblée, Colette Fellous nous révéla que le « phénomène Dalida » ne toucha pas seulement la France des années 50 à 70, mais en réalité  une très large partie de la Méditerranée francophone, notamment son pays d’origine, la Tunisie. Dès les premières lignes du livre l’auteur nous livre, avec beauté, la clef essentielle de son ouvrage : « Je crois que ce livre n’est pas de moi, il est celui que ma mère aurait pu écrire, car Dalida était son grand amour. Sa chérie comme elle disait ». La mère de Colette « avait toute sa vie suivi ses joies (de Dalida), ses chagrins, ses rires, comme si elle connaissait tout d’elle, comme si c’était à elle que ces joies et ces chagrins arrivaient ».

Le livre qui est commenté ici est construit d’une façon agréable et un peu déroutante comme un « puzzle » ; un bel ouvrage de prose poétique, qui permet de reconstituer par bribes tout l’itinéraire étincelant et triste de la prodigieuse chanteuse : son élection, très jeune, au titre de Miss Egypte, son départ pour la France, et là, très rapidement, sa réussite fulgurante avec de très nombreuses chansons populaires : Tu es Romantica, Bambino, l’Histoire d’un amour, Aie mourir pour toi, Gigi l’amoroso…

En parallèle à ce coté lumineux, la vie sentimentale de Dalida a une très grande importance : ses amours sont nombreuses et le plus souvent malheureuses, accompagnées même par la présence obsédante de la mort. Un des exemples les plus forts est le suicide, en 1967,  de son amant Luigi Tenco, chanteur et compositeur. Ce suicide fut suivi par un répertoire de chansons toujours aussi belles mais beaucoup plus graves.

S’adressant à notre public de juifs égyptiens, Colette Fellous nous rappela que si Dalida se sentait très française elle n’avait nullement renié ses racines égyptiennes. Peu de temps avant sa mort, elle fut la magistrale héroïne d’un film de Youssef Chahine, le sixième jour. Elle y interprète une grand-mère villageoise égyptienne qui essaye de sauver son petit fils, lors de la grande épidémie de choléra à la fin des années 40.

Encore à propos de l’Egypte, Colette Fellous nous confia qu’elle avait tenu à aller découvrir le Caire où était née Dalida, et notamment le quartier de Choubrah, lieu de son enfance. Elle rapproche un peu Le Caire et Tunis.

Grace aux talentueuses Colette Fellous et Paula Jacques nous avons retrouvé Dalida. Un grand merci à ces dames.

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