Association pour la Sauvegarde
du Patrimoine Culturel
des Juifs d’Égypte

Simon Wuhl, 24 août 1940 / 3 novembre 2024

Photo de Simon Wuhl

Ce jeudi 7 novembre nous avons été nombreux au cimetière parisien de Bagneux à rendre un dernier hommage à notre ami Simon Wuhl décédé le dimanche 3 novembre à Paris.

Simon était venu présenter ses ouvrages à l’ASPCJE lors des cercles de lecture :

En 2013

POUR UN JUDAÏSME CULTUREL. UNE MÉMOIRE PERSONNELLE ENRACINÉE DANS L’HISTOIRE COLLECTIVE DES JUIFS D’EUROPE (Lire le compte-rendu)
C’est le récit du parcours d’enfant, d’adolescent et de jeune homme de Simon marqué par la Shoah. Très attaché à un judaïsme de culture, il en explore plusieurs domaines : la littérature, la philosophie, les arts ; il fait référence à l’appréhension de la Shoah et à Israël.

En 2015

MODERNITÉS JUIVES ET LAÏCITÉS
Le livre s’articule autour d’une double démarche : l’analyse des conceptions politiques de chacune des traditions de la modernité juive, d’une part, l’histoire comparée des relations d’intégration des diasporas juives en France et aux États-Unis, d’autre part.  Il en déduit des réflexions stimulantes concernant la question laïque qui vont bien au-delà de la France contemporaine.

En 2017

MICHAEL WALZER ET L’EMPREINTE DU JUDAÏSME
L’empreinte du Judaïsme est toujours présente dans l’œuvre de Michael Walzer pour éclairer les grandes questions de société, en particulier dans son article emblématique sur les deux universalismes.

En 2022, Simon a participé dans la revue PLURIELLES, au dossier :

LES JUIFS DANS LA MODERNITÉ avec un article qui s’intitulait « Des penseurs juifs face au modèle Français de laïcité »

En Mai 2024, enfin, Simon a publié :

UNE MÉMOIRE PERSONNELLE MARQUÉE PAR LA SHOAH : LE JUDAÏSME CULTUREL EN HÉRITAGE
Il n’a pas eu le temps de venir présenter ce dernier livre à un cercle de lecture.

            Simon était scientifique au départ mais, bien vite, la sociologie et l’économie sont devenus sa spécialité et il en a fait son métier au ministère de l’équipement. Il a participé à la commission d’évaluation du RMI. Il a publié de nombreux ouvrages à cette époque :

« Du chômage à l’exclusion » 
« Les exclus face à l’emploi »
« Insertion : les politiques en crise »
« L’égalité. Nouveaux débats »
« Discrimination positive et justice sociale »

 Il a enseigné la sociologie à l’université de Marne-la-Vallée.

            Personnellement j’ai été très touché par la mort de Simon.

Une amitié qui dure 60 ans ce n’est pas rien !
Au début des années 60, Simon est allé en Israël… moi aussi.
En 1964, nous avons participé à un chantier culturel d’été en Algérie, ma femme et moi, lui aussi.

Nous étions idéalistes, nous étions marxistes (c’était l’époque), nous étions militants.

Que de souvenirs de cette période de notre jeunesse. Nous discutions d’une manière passionnée et passionnante de politique et nous partagions également des goûts communs pour le cinéma et le Jazz.
On n’a jamais perdu le contact ; nous avons été voisins pendant 7 ans à L’Hay-les-Roses quand nos enfants étaient petits. Cette grande proximité a renforcé les liens qui nous unissaient.

Nous avons été très émus, ma femme et moi, quand enfin il a réussi à parler de lui, de son enfance, de son père mort à Auschwitz, de cette histoire qui l’a amené à quitter le domaine de la sociologie et de l’économie pour aborder les problèmes de l’identité culturelle juive à travers ses ouvrages philosophiques.

Nous avions convenu de nous voir ces jours-ci au retour des vacances de la Toussaint.

Le sort en a décidé autrement.

            RONY   COHEN

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