C’est devant une salle comble et passionnée que notre ami Tobie Nathan a exposé sa vision de l’Ethnopsychiatrie. D’emblée notre conférencier nous précise que son livre « Ethno-Roman » est en partie autobiographique. Tour à tour mi-sérieux, mi-enjoué, il va susciter à plusieurs reprises la franche hilarité de l’assemblée subjuguée par sa verve.

D’après lui, ce sont nos ancêtres qui façonnent notre personnalité.

L’ancêtre dont Tobie porte le patronyme, est Rabbi Yom Tov Israël et c’est son intervention qui aurait conditionné le devenir de sa lignée familiale. C’est en effet lors d’un songe, que Mme Tobie Nathan mère aperçoit Rabbi Yom Tov Israël et qu’elle décide de donner ce prénom à son fils. Cependant, nous sommes en pleine guerre israélo-arabe alors on nommera le nouveau venu Eid Gueddi… qui se transformera en…Théophile une fois débarqué en France.

Après une trentaine d’années consacrées à l’enseignement à l’Université, Tobie éprouvera soudainement le besoin de changer d’horizon. C’est ainsi qu’il atterrira au Burundi où il étudiera de près les us et coutumes de peuplades dont la culture est fort éloignée de la nôtre.
De son expérience professionnelle, Tobie tirera les conclusions suivantes :
Soigner ses patients, en se limitant à recourir à un divan et un fauteuil est parfaitement inopérant si le patient n’est pas immergé dans la tradition dont il est issu.

La plus belle réussite de Tobie Nathan sera sa consultation à l’hôpital de Bobigny où il conclura que la psychanalyse n’est efficace que si l’on utilise la langue maternelle des patients. Cette approche a été désapprouvée par son Maître et néanmoins ami M. Devereux, et il s’en suivra une rupture entre les deux hommes.

L’exposé fort intéressant de Tobie Nathan a suscité de nombreuses questions de la part des auditeurs. 

Michel Mazza