Association pour la Sauvegarde
du Patrimoine Culturel
des Juifs d’Égypte

09/04/2011 – Dimitris Stefanakis

Dimitris Stefanakis présente son livre  « Jours d’Alexandrie« 

Ce Samedi 9 avril nous eûmes un magnifique cercle de lecture avec l’accueil de  l’écrivain Dimitris Stéfanakis, écrivain grec, venu spécialement d’Athènes pour présenter son roman Jours d’Alexandrie paru récemment aux Editions Viviane Hamy – 2011 -Traduit du grec par Marie Roblin. Il était accompagné de son éditrice Viviane Hamy – elle-même née à Alexandrie et arrivée à Paris en 1956 à l’âge de trois ans – et de notre ami Illios Yannakakis, historien, spécialiste -entre autres – de l’histoire de l’Égypte contemporaine.

Viviane Hamy nous conta les circonstances qui l’amenèrent à connaître et à s’intéresser à cet ouvrage singulier, dont l’édition originale en langue grecque a déjà connu un immense succès en Grèce (30.000 exemplaires vendus). Le livre a été présenté récemment en Égypte en deux endroits différents, dont Héliopolis.

Jours d'Alexandrie - Dimitris Stefanakis

Jours d’Alexandrie est une grande saga familiale qui débute à Alexandrie un peu avant la Première Guerre mondiale et se termine en 1961. Trois grandes figures dominent ce récit : Antonis Haramis, issu des quartiers pauvres d’Athènes et devenu l’industriel du tabac le plus riche d’Égypte, Elias Khouri le libanais, manipulateur et polyglotte, et la belle Yvette Santon, sa complice, femme libre d’origine française. Y gravitent par ailleurs toute une foule de personnages secondaires.

Le roman, très attachant, navigue dans l’espace et dans le temps. D’une part on voyage de Constantinople à Marseille, en passant par Smyrne, Athènes, Paris, Berlin et Munich – la ville omniprésente étant Alexandrie. D’autre part on parcourt cinquante ans de l’histoire contemporaine et égyptienne : Première Guerre mondiale, montée du fascisme et du nazisme, événements de la Deuxième Guerre mondiale, chute de la royauté égyptienne, montée du nassérisme en 1952, et finalement les grandes nationalisations de 1961 qui verront la chute de l’empire Haramis.

Comment Dimitris Stéfanakis – qui n’a pas vécu en Égypte – a-t-il bâti ce superbe roman ?
Précisons que notre auteur est un grand traducteur de romans (notamment de Saul Bellow) et qu’il est lui-même romancier. Il a donc indiscutablement la fibre romanesque. Il a côtoyé à Athènes un grand nombre de Grecs originaires d’Alexandrie dont il a recueilli et s’est imprégné des témoignages. Il a réuni une grande documentation et a passé quelques temps à Alexandrie. Il est passionné par l’histoire d’Alexandrie, carrefour des civilisations et kaléidoscope de cultures diverses ; il insiste notamment sur la place des Grecs sur le plan du commerce, en faisant un parallèle avec le rôle des juifs d’Égypte.

Illios Yannakakis est frappé par la manière tellement authentique avec laquelle Stéfanakis a restitué d’Alexandrie, au niveau des sons, des mots, des odeurs, etc. Par ailleurs il est frappé par le don de l’auteur qui a saisi la vraie cadence de l’histoire. Il rend hommage à la description tellement vraie de la communauté hellénique d’Alexandrie avec les diversités de réactions et de sentiments lors de la Deuxième Guerre mondiale. Il insiste par ailleurs sur  l’érotisme -si bien rendu- qui planait dans l’atmosphère de la ville.
Pour conclure, I. Yannakakis constate comment dans l’histoire de ce grand empire financier, des pans glorieux s’écroulent progressivement comme dans une sorte d’effeuillement.

Le public fut passionné d’un bout à l’autre par ces  présentations, et une large prise de parole suivit.

Nous souhaitons un large succès bien mérité à Jours d’Alexandrie et à son éditrice Viviane Hamy.
                                                                    Joe Chalom

Alexandrie, kaléidoscope magique du cosmopolitisme, est le principal personnage de ce livre. Saga urbaine et familiale, épopée des diasporas, les personnages gardent où qu’ils soient un lien viscéral avec cette ville.

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